Valérie MAHE
Médiation familiale et crise parentale :
un « pas - sage » vers un autre lien ?
Au cours de ces dernières années, beaucoup de chercheurs dans le domaine de la famille ont montré comment les liens de parenté se sont transformés pour s’inscrire de plus en plus sur le modèle du choix des liens : autrefois, on se mariait pour des raisons sociales et morales, aujourd’hui, on se marie par amour choisi et libre.
Le couple conjugal se construit ainsi sur des liens d’affectivité, de projets communs, d’épanouissement personnel. Puis, dans son cheminement, il devient un couple parental ; devenir parent est désormais perçu comme un choix personnel, une expérience existentielle marquante et ne requiert plus nécessairement une union conjugale stable ou commune…
Mais comme le dit François de SINGLY, « la famille est plus fragile, plus mobile, par effet pervers de l’amour ». Le nombre croissant de divorces montre combien cette union conjugale peut être fragilisée et devenir une véritable tornade au sein d’une famille.
Ce couple, ses enfants traversent alors une période de crise très intense, très douloureusement vécue par chacun. Avant, pendant et après cette crise, le lien parental peut être rompu et inexistant voire dénié. Or, on sait combien il est important, surtout dans l’intérêt des enfants, que cette fonction parentale soit maintenue par chacun des deux parents…Car au cœur du démariage et du désamour des parents se trouve l’enfant.
La médiation familiale, par sa technicité, sa méthode et sa spécificité, est-elle en mesure de permettre la modification de cette fonction parentale dans un contexte de crise ?
C’est ce à quoi je vais tenter de répondre tout au long de cette recherche…